Samedi 24 mai, au Domaine de Prières à Billiers, deux chorales Mosaïque, la nôtre et celle du Fuilet, se sont retrouvées pour prépare les concerts de novembre prochain : le 29 novembre à Muzillac (Vieux Couvent) et le 30 novembre à Vannes (église St-Guen), nous interpréterons ensemble le Requiem pour un Conquérant, de Gérard Legoupil, chef de l’ensemble choral Mosaïque du Fuilet. Un beau projet, mais qui demande un gros investissement de tous.
Faire chœur !
Sous la direction d’Anne Bien, cheffe de notre chorale Mosaïque, tous les choristes ont fait la mise en voix : une préparation physique (respiration, postures, échauffement) et ensuite la préparation proprement vocale. Par exemple, commencer par un souffle SSSSSSSS qui peu à peu se transforme en ZZZ, avec un son de la hauteur qu’on veut ; passer de FFFF à VVV, en tâchant d’entendre les sons que produisent les autres choristes. Ou encore une mélodie toute simple, sur une seule voyelle, puis sur une autre voyelle, et ensuite, chacun choisit sa voyelle. Avec des variations de hauteur pour que les choristes élargissent leur tessiture. Après la pause de midi, c’est Gérard Legoupil, le chef de choeur du Fuilet qui a remis le groupe en jambes voix avec une vocalise sur ninanénunênonon !
Tout cela peut paraître enfantin, bizarre, mais efficace, et pratiqué aussi bien par les amateurs que professionnels. Par exemple, la cheffe Bessy Noti (ChoralSpace, Berlin) avertit ses choristes : « ne soyez pas nerveux avant de chanter, pensez à la pizza et tout ira bien. » Et elle les fait chanter : Pizza is great can’t believe how many pieces that I ate.
Écoutez, ça vaut le coup !

Pizza is great
Écoutez, ça vaut le coup !
Chanter avec… ses oreilles
Travailler sa voix, maîtriser sa respiration, articuler les consonnes, donner la bonne couleur aux voyelles : un é n’est pas un i, ni un ê, etc. On comprend mais, disent nos chefs de choeur, il faut écouter, pour entendre le son collectif. Le son du pupitre auquel on est rattaché, les alti ou les ténors, la note d’un autre pupitre qui vous permet de trouver la vôtre, et, plus subtil, les harmoniques, les sons que personne ne produit mais qui viennent en écho, comme des notes fantômes. Vous êtes sceptique ? Écoutez ça.
Des notes fantômes avec Chris Maunu
Vous êtes sceptique ? Écoutez ça.

Deux séquences de travail
Le concert programmé en novembre comportera deux parties. La première sera consacrée à des œuvres a cappella, sans accompagnement. Ce qui est notre pratique habituelle, à quelques exceptions près comme lorsque nous donnons un concert avec l’association Les Orgues de Questembert. Voir ici Grand succès du concert orgue et choeur. Nous avons travaillé ce répertoire avec nos partenaires du Fuilet après la mise en voix du matin. L’après-midi, Gérard Legoupil a pris la main pour nous faire répéter les morceaux de son Requiem pour un conquérant qui sera donné en seconde partie du concert.
En savoir plus sur le compositeur et son oeuvre
Rendez-vous sur le site de Gérard Legoupil. Vous y trouverez aussi des infos sur la genèse de l’oeuvre Requiem pour un conquérant et des extraits sonores.

Nous avions pour cette séance le soutien d’une pianiste professionnelle, un soutien, mais aussi une contrainte : l’accompagnement impose la rythmique ! Une donnée importante, car l’œuvre est prévue pour trois solistes (mezzo-soprano, ténor, basse, des professionnels), un chœur mixte (nous) et un ensemble instrumental comprenant une flûte, un hautbois (et cor anglais) un cor, un basson, deux trompettes, une contrebasse et trois timbales.
Dirigés par le compositeur, nous avons mieux perçu la force de son œuvre, avec ses moments de tension et les nuances plus sereines. Par exemple, le rythme presque dansant du Hosanna dans le Sanctus ou le climat d’effroi des premières strophes du Dies irae, Jour de colère. Gérard Legoupil nous a aussi rappelé que l’attaque doit toujours être parfaitement nette (on le savait, mais on l’oublie trop souvent), et c’est encore plus vrai quand il s’agit de l’invocation Rex du Rex tremendae où se succèdent les basses, puis ténors/alti, et enfin sopranes.
